• Composante

    PHILOSOPHIE

Discipline rare

Non

Description et objectifs

Les commencements de l’intentionnalité – stoïcisme, philosophie syriaque, kalām

 L’objet de ce séminaire est, tout d’abord, de revenir sur la doctrine stoïcienne du « quelque chose » (ti) comme « genre suprême ». On confirmera, à l’aide de sources grecques et syriaques peu connues, la distinction de deux états de la doctrine du genre suprême avancée par Jacques Brunschwig dans un article célèbre. On verra en quel sens, et en vertu de quel bouleversement épistémique dans l’analyse de la notion de « signifié » (sêmainomenon), le second état constitue une réforme philosophique du premier, et non une simple permutation taxinomique des rôles du quelque chose (ti) et de l’étant (on). Une fois le cadre hellénistique reconstitué, on envisagera à nouveaux frais la question de la transmission de la doctrine stoïcienne aux premiers théologiens et juristes de l’Islam (VIIIe-IXe siècles). La question de l’« influence » du stoïcisme sur la philosophie de langue arabe, souvent évoquée, n’a jamais été résolue, faute de témoignage probant. Les chercheurs en ont été réduits à évoquer l’hypothèse de traités médicaux aujourd’hui perdus, ou d’une « tradition diffuse » qui, outre son invraisemblance intrinsèque dans le cas d’un débat ontologique raffiné, baptise le problème plus qu’elle ne le résout. Nous étudierons, pour ce faire, des sources syriaques et arabes inconnues des spécialistes. À terme, nous restituerons, dans 

sa permanence et ses inflexions, une tradition philosophique hellénistique transmise aux penseurs arabes antérieurement à, et indépendamment de, la transmission du corpus néoplatonicien d’Aristote et de ses commentateurs. Tout sera ainsi en place pour comprendre en historien l’émergence du thème de l’intentionnalité dans la philosophie médiévale arabe, puis latine.

 

 

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Syllabus

Bibliographie

É. Bréhier, La théorie des incorporels dans l’ancien stoïcisme, 2e édition, Paris, 1928

J. Brunschwig, « La théorie stoïcienne du genre suprême et l’ontologie platonicienne », dans J. Barnes and M. Mignucci (éd.) Matter and Metaphysics, Naples, Bibliopolis, 1988, p. 19-127

V. Caston, « Something and Nothing : The Stoics on Concepts and Universals », Oxford Studies in Ancient Philosophy 17, 1999, 145-213

J. van Ess, Theologie und Gesellschaft im 2. und 3. Jahrhundert Hidschra, Berlin / New York, 6 vol., 1991-1997

F. Jadaane, L’influence du stoïcisme sur la pensée musulmane, Beyrouth, 1968

A. Long & D. Sedley, Les Philosophes hellénistiques, Paris, 2001

N. Shehaby, « The Influence of Stoic Logic on al-Jaṣṣāṣ’s Legal Theory », dans J. E. Murdoch et E. D. Sylla, The Cultural Context of Medieval Learning, Boston, 1973.

Les sources primaires grecques, syriaques et arabes seront traduites et distribuées à chaque séminaire. Aucune connaissance de l’arabe n’est requise.        

 

 

 

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