• Composante

    PHILOSOPHIE

Discipline rare

Non

Description et objectifs

La philosophie du Bouddhisme du Grand Véhicule

 

 À partir du Ier siècle de notre ère environ, le Bouddhisme subit une transformation profonde. C’est alors qu’émergea le « Grand Véhicule » (du Salut) (Mahâyâna) et que la philosophie du Bouddhisme, en réinterprétant les topiques de la dogmatique du « Petit Véhicule » (Hînayâna), connut son essor métaphysique. D’une grande richesse et d’une singulière profondeur, la philosophie du Bouddhisme du Grand Véhicule se caractérise avant tout par sa radicalité. Son axe central est représenté par l’« École du Milieu » (Madhyamaka), issue de l’œuvre du grand dialecticien Nâgârjuna (Ier-IIe siècle de notre ère), école à la 

dialectique subtile. L’explication d’extraits de son maître ouvrage, les Stances du Milieu par excellence (Madhyamaka-kârikâ), sera l’occasion d’élucider la manière dont s’articulent rationalité et mystique au sein de la dialectique bouddhique en tant qu’elle entend frayer la voie à l’intuition de la vacuité (shûnyatâ) universelle. Un peu plus tard devait se cristalliser une École idéaliste, le Yogâcâra-Vijñânavâda, professant la doctrine du « Rien-que-pensée » (vijñânamatratâ). L’explication du texte de base de cette école, la Trentaine (Trimshikâ) de Vasubandhu (vers 450-500 de notre ère), permettra de mettre en évidence ce qui sépare cet idéalisme des autres types d’idéalisme (notamment l’« idéalisme subjectif » de Berkeley) avec lesquels on a voulu le rapprocher. Enfin, apparut l’École épistémologique et logique (Dignâga, VIe s., Dharmakîrti, VIIe s.), école qui devait exercer une influence majeure sur la scolastique tibétaine ultérieure. L’on présentera sa théorie de la connaissance, d’une grande sophistication, sa critique des universaux ainsi que sa philosophie nominaliste du langage. L’on s’intéressera à certains aspects des controverses entre docteurs bouddhiques et docteurs brahmaniques (la controverse autour de la doctrine du non-soi, l’instantanéisme, etc.)

 

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Syllabus

Une bibliographie spécialisée sera distribuée en début d'année, mais on peut consulter :

E. Conze, Le Bouddhisme dans son essence et son développement, Editions Payot et Rivages, 2002 ; L. Silburn (sous la direction de), Le Bouddhisme, Fayard, 1977, rééd. Aux sources du Bouddhisme, 1997 ; G. Bugault, L’Inde pense-t-elle ?, PUF, 1994 ; J. S. O’Leary, Philosophie occidentale et concepts bouddhistes, PUF, 2011 ; A. Bareau, Les Religions de l’Inde, T. III : Bouddhisme et Jaïnisme, Payot, 1966 ; Potter K.H. (ed.), Encyclopædia of Indian Philosophies, vols VIII, IX, Delhi : Motilal Banarsidass, 1999 et 2003 ; Nâgârjuna, Stances du Milieu par excellence, trad. G. Bugault, Gallimard : coll. « Connaissance de l’Orient » n°107, 2002 ; J.-M. Vivenza, Nâgârjuna et la doctrine de la vacuité, Albin Michel : coll. « Spiritualités », 2001 ; Asanga, Mahâyânasamgraha, La Somme du Grand Véhicule d’Asanga, trad. Ét. Lamotte, Institut Orientaliste de Louvain, 1973 ; Rahula W., Le Compendium de la Super-Doctrine (Abhidharmasamuccaya) d’Asanga,Paris : Pub. de l'É. F. E. O., vol. LXXVIII, 1971, rééd. 1980 ; Vasubandhu, Cinq Traités sur l’Esprit seulement, trad. Ph. Cornu, Fayard, 2008 ; Tola F. & Dragonetti C., Being as Consciousness. Yogâcâra Philosophy of Buddhism, Delhi : Motilal Banarsidass, 2004 ; May J., « La philosophie bouddhique idéaliste », Asiatische Studien, XXV, Bern, 1971, pp. 265-323 ; Chatterjee A.K., The Yogâcâra Idealism, Delhi : Motilal Banarsidass, 1975 ; Wood Th., The Mind Only : a philosophical and doctrinal analysis of the Vijñânavâda, Honolulu : Hawai Press, 1991 ; Th. Stcherbatsky, La Théorie de la Connaissance et la Logique chez les Bouddhistes tardifs, Paris : Librairie Orientaliste P. Geuthner, 1926.

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