• Composante

    PHILOSOPHIE

Discipline rare

Non

Description et objectifs

La Mort, l’Au-delà et l’Immortalité en Occident et en Inde

  Nous avons choisi d’occulter la mort, lui substituant toutes sortes de distractions obscènes, d’agitations browniennes, d’activités stériles censées en nier l’évidence. Or, la mort, moment capital de chaque existence, représente à coup sûr un objet d’étonnement et de scandale, qui mérite réflexion dans la 

mesure où elle met chaque existence en question et suscite un examen de conscience radical : « Mourir constitue l’un des sauts les plus remarquables qui soient » (Kierkegaard). Comment donc affronter la mort ? Comment accepter de mourir ? Comment penser la mort ? La mort, en tant que liée à la clôture sur elle-même de la finitude rivée à la seule immédiateté biologique, est-elle nihilisation incompensée, saut dans le néant, ou bien est-elle un passage qui mène à une existence posthume ? La vie ne vaut-elle que par la mort ? La mort est-elle « l'Apollon musagète de la philosophie » (Schopenhauer) ? Philosopher, est-ce apprendre à mourir ou bien faut-il préférer à la méditation de la mort la méditation de la vie, comme le conseille Spinoza estimant que la méditation de la mort est la marque de notre impuissance ? Autant de questions auxquelles nul ne peut échapper, sous une forme directe ou indirecte. Encore convient-il de distinguer à cet égard l’approche anthropologique de la mort (et certes, l’apparition à partir de moins 60 000 ans de sépultures et de rites funéraires marque un seuil important dans le processus d’hominisation) de l’approche plus proprement philosophique de la mort.

De Platon (Phédon, République) à l’« être-pour-la-mort » selon Heidegger (Être et Temps), en passant par Épicure (Lettre à Ménécée), Cicéron (Le Songe de Scipion), Marc Aurèle (Pensées pour moi-même), Montaigne (Essais), Kant (Critique de la Raison pure, Critique de la Raison pratique) ou encore Schopenhauer (Le Monde comme Volonté et Représentation), la méditation de la mort n’a eu de cesse de solliciter la réflexion philosophique et de l’accompagner, tandis que les mythes et les religions, de leur côté, proposaient une grande variété de croyances relatives à l’au-delà (les enfers, le purgatoire, le paradis, etc.) et développaient maintes spéculations eschatologiques. Et quel statut donner aux « expériences de mort approchée (ou imminente) » (NDE : near death experiences) ?

L’Inde et le Tibet, de leur côté, donnent à connaître un riche trésor de spéculations relatives à la mort, à l’au-delà et à l’immortalité, depuis la Katha Upanishad jusqu’au Livre des Morts tibétain, mais s’inscrivant dans un cadre de représentation tout autre, celui de la transmigration de l’âme.

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Syllabus

Bibliographie indicative

I. Jules Vuillemin, Essai sur la signification de la mort, PUF, 1948 ; Vladimir Jankélévitch, La Mort, Flammarion, 1966 ; Edgar Morin, L'Homme et la Mort, Seuil, coll. "Points", 1976 ; Paul Ricœur, Vivant jusqu'à la mort, Seuil,

2007 ; Françoise Dastur, La Mort. Essai sur la finitude, PUF, coll. "Épiméthée", 2007 ; Frédéric Lenoir et Jean-Philippe de Tonnac (dir.), La Mort et l’Immortalité. Encyclopédies des savoirs et des croyances, Bayard, 2004 ; Michel Hulin, La Face cachée du Temps, Fayard, 1985 ; Dr Jean-Jacques Charbonier, Les Preuves scientifiques d’une Vie après la vie, éd. Exergue, 2009.

II.

Carl-A Keller (éd.), La Réincarnation. Théories, raisonnements et appréciations, Peter Lang, Berne, 1986. André Couture, La Réincarnation, Cerf, 2000 ; Gananath Obeysekere, Karma and Rebirth. A Cross Cultural Study, University of California Press, 2002 reprint Delhi : Motilal Banarsidass, 2006 ; Wendy Doniger O’Flaherty (ed.), Karma and Rebirth in Classical Indian Traditions, University of California Press, 1980, reprint Delhi : Motilal Banarsidass, 1983 ; Yuvraj Kishan, The Doctrine of Karma. Its origin and Development in Brahmanical, Buddhist and Jaina Traditions, Delhi : Motilal Banarsidass, 1997 ; Philippe Cornu, Le Livre des Morts tibétain, Buchet-Chastel, 2009.

 

 

 

 

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